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Office des Vigiles

Introduction

 

 

V/ Dieu viens à mon aide

R/ Seigneur à notre secours.

 

Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit

pour les siècles des siècles. Amen. Alléluia (il n’y a pas d’alléluia en Carême)

 

Hymne

 

Auctor perennis gloriæ,
qui septiformis gratiæ
das Spiritum credentibus,
assiste mitis omnibus.

 

Source éternelle de la gloire

don de la lumière aux enfants

l’Esprit aux sept dons de la grâce

nous aide en tout temps, en tous lieux

 

Expelle morbos corporum,
mentis repelle scandalum,
exscinde vires criminum,
fuga dolores cordium.

 

Qu’il garde notre corps, notre âme,
qu’il nous tienne loin de tout scandale;

chassant tout pouvoir du mauvais
qu’il illumine notre coeur.

 

Serenas mentes effice,
opus honestum perfice,
preces orantum accipe,
vitam perennem tribue.

 

Que nos esprits goûtent sa paix

rendant notre travail honnête

qu’il reçoive aussi nos prières

pour nous introduire en sa vie.

 

Septem dierum cursibus
nunc tempus omne ducitur;
octavus ille ultimus
dies erit iudicii,

 

Au cours du temps, jour après jour

qu’il nous conduise aux temps derniers

le jour viendra plus que tous,

qui discernera tous nos actes.

 

In quo, Redemptor, quæsumus,
ne nos in ira arguas,
sed a sinistra libera,
ad dexteram nos colloca,

 

Notre Sauveur, en ce jour-là,

ne pourra condamner nos coeurs ;

le Méchant, nous ne le suivrons pas

Nous voulons être unis à Dieu.

 

Ut, cum preces susceperis
clemens tuarum plebium,
reddamus omnes gloriam
trino Deo per sæcula. Amen.

 

Dans ta grande bonté, écoute-nous

car nous ton peuple, ton troupeau

te rendons grâce toujours, partout

Toi, Dieu unique et trois fois saint. Amen.

​

1er nocturne

 

Psaume 92 (h 93)

 

Il est roi, le Seigneur, †

vêtu de majesté ; *

le Seigneur s'est armé de sa force.

Ainsi, tu as fixé la terre : elle est inébranlable ; † 

ton trône est dressé depuis les origines ; 

depuis toujours, c'est toi le Seigneur.

Les flots se soulevèrent, Seigneur ! † 

Les flots enflèrent la voix ; * 

Les flots déchaînèrent leur fracas.

Plus que le bruit des grandes eaux, †

et plus que les puissantes vagues de la mer, * 

puissant est le Seigneur, dans les hauteurs du ciel.

Irrévocables sont tes promesses : †

la sainteté fait la splendeur de ta maison ; * 

elle est sainte, Seigneur, pour la suite des jours.

 

Psaume 69

 

Seigneur, à mon secours !

O mon Dieu, vite à mon aide !

Honte et déshonneur sur eux tous, 

tous ceux qui en veulent à ma vie !

Arrière qu’ils reculent, confondus,

ceux que réjouit mon malheur !

Que la honte les force à tourner le dos,

ces gens qui me narguent !

Mais pour ceux qui te cherchent,

joie en toi, réjouissance !

Qu’ils s’écrient : « Magnifié soit le Seigneur ! »

ceux qui ont le désir de ton salut.

Pauvre et malheureux que je suis !

Seigneur, viens vite vers moi !

Tu es mon aide et mon libérateur ;

ô mon Dieu, ne tarde pas !

 

Psaume 70

 

En toi, Seigneur, j’ai mon refuge ;

ne m’abandonne jamais à la honte !

Toi qui es juste, défends-moi,

délivre-moi, tends l’oreille vers moi et sauve-moi !

Sois, mon rocher, ma forteresse,

la citadelle aux remparts protecteurs !

Oui, mon roc et mon rempart, c’est toi.

Délivre-moi des mains de l’impie, 

des griffes de l’injuste oppresseur !

Car c’est toi mon espoir, ô mon Dieu !

Seigneur, en toi je me fie depuis ma  jeunesse ;

Sur toi, j’ai trouvé appui dès ma naissance ;

dès le sein de ma mère c’est toi mon protecteur.

Aux yeux de la foule je suis un maudit,

mais tu es mon solide refuge.

Que ta louange abonde sur mes lèvres, 

que je puisse toujours chanter ta splendeur !

Ne me rejette pas, maintenant que je suis vieux,

quand déclinent mes forces ne m’abandonne pas !

Car mes ennemis complotent contre moi,

 ces gens qui me guettent se concertent :

« Dieu l’a abandonné, poursuivez-le,

emparez-vous de lui, il n’a personne pour le défendre ! »

Seigneur ne reste pas loin de moi,

ô mon Dieu, vite à mon aide !

Honte et perdition pour ces gens,

ces adversaires qui menacent ma vie !

Qu’ils soient couverts de honte et d’infamie 

ces gens qui cherchent ma perte !

Pour moi, je ne cesse d’espérer,

je veux te louer toujours davantage.

Ma bouche publiera ta justice,

redira tous les jours ton œuvre de salut.

Je raconterai les exploits du Seigneur,

je rappellerai ta justice incomparable.

Seigneur, tu m’as instruit dès ma jeunesse ;

jusqu’à présent, j’ai proclamé tes merveilles.

Même dans la vieillesse, au temps des cheveux blancs,

Seigneur ne m’abandonne pas !

Pour que je proclame à l’âge nouveau la force de ton bras,

ta vaillance et ta justice, atteignant jusqu’aux nues.

Que de hauts faits n’as-tu pas accomplis !

Seigneur, qui est pareil à toi ?

Tu m’as tant fait voir de maux et de détresses !

A nouveau tu me donneras de vivre.

Tu vas me retirer des profondeurs de la terre :

multiplie les hauts faits, sois de nouveau mon réconfort !

Alors, avec le luth, je te louerai, mon Dieu, pour ta fidélité,

je te célébrerai sur la cithare, toi le Saint d’Israël !

Mes lèvres exulteront, et tout mon être à qui tu rendras vie ;

ma langue tout au long des jours, chantera ta justice.

 

Psaume 71 (h 72)

 

Seigneur, inspire au roi tes jugements, 

donne à ce fils de roi ta justice !

Qu'il gouverne ton peuple avec justice, 

qu'il fasse droit aux malheureux !

Que la paix survienne des montagnes,

des collines, qu'elle arrive au peuple, avec la justice !

Qu'il fasse droit aux malheureux de ton peuple † 

qu'il sauve les pauvres gens, *

qu'il écrase l'oppresseur !

Qu'il prolonge son règne autant que le soleil, † 

aussi longtemps que brillera la lune, * 

jusqu'au dernier des siècles !

Bienfaisant comme la pluie qui descend sur les prés, 

comme les ondées qui abreuvent la terre.

Sous son règne, fleurira la justice ; 

grande paix jusqu'à la fin du monde.

D'une mer à l'autre, qu'il domine,

de l'Euphrate aux extrémités de la terre !

Que devant lui, ses adversaires fléchissent le genou, 

que ses ennemis lèchent la poussière !

Les rois de Tarsis et des Îles paieront tribut ; 

les rois d'Arabie apporteront leurs redevances.

Que se prosternent devant lui tous les rois, 

que toutes les nations le servent !

Il délivrera le pauvre qui appelle au secours, 

le malheureux qui n'a personne pour l'aider.

Il aura pitié du faible et du pauvre ; 

il sauvera la vie des pauvres gens.

De la violence, il les affranchira

il aura à coeur d'épargner leur sang.

Aussi, on priera toujours en sa faveur ; † 

chaque jour, on le bénira : *

qu'il vive et qu'il reçoive l'or de l'Arabie !

Il y aura, dans le pays, du blé en abondance, 

abondance de blé jusqu'au sommet des monts !

Moisson magnifique, autant que forêt du Liban, 

et gerbes à foison, comme l'herbe des champs !

Que son nom subsiste toujours, 

aussi longtemps que le soleil !

En lui seront bénies toutes les races de la terre ; 

toutes les nations vanteront la félicité de son règne.

Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël ! 

Lui seul accomplit des merveilles.

Béni soit à jamais son Nom glorieux, 

que toute la terre soit remplie de sa gloire !

 

Lecture biblique : Daniel 3, 8-31

 

Là-dessus, à ce moment, des devins s’approchèrent pour dénoncer les Juifs.

09 Prenant la parole, ils dirent à Nabucodonosor : « Ô roi, puisses-tu vivre à jamais !

10 Toi, ô roi, tu as ordonné que tout homme qui entendrait le son du cor, de la flûte, de la cithare, de la harpe, de la lyre, de la cornemuse et de toutes les sortes d’instruments se prosternerait pour adorer la statue d’or.

11 Celui qui ne se prosternerait pas et n’adorerait pas serait jeté au milieu d’une fournaise de feu ardent.

12 Tu as confié l’administration de la province de Babylone à des Juifs : Sidrac, Misac et Abdénago. Eh bien, ô roi, ces hommes n’ont pas tenu compte de toi ! Ils ne servent pas tes dieux, ils n’adorent pas la statue d’or que tu as érigée. »

13 Alors Nabucodonosor, pris d’une violente colère, ordonna qu’on lui amène Sidrac, Misac et Abdénago. Et ces hommes furent amenés devant le roi.

14 Le roi Nabucodonosor leur parla ainsi : « Est-il vrai, Sidrac, Misac et Abdénago, que vous refusez de servir mes dieux et d’adorer la statue d’or que j’ai fait ériger ?

15 Êtes-vous prêts, maintenant, à vous prosterner pour adorer la statue que j’ai faite, quand vous entendrez le son du cor, de la flûte, de la cithare, de la harpe, de la lyre, de la cornemuse et de toutes les sortes d’instruments ? Si vous n’adorez pas cette statue, vous serez immédiatement jetés dans la fournaise de feu ardent ; et quel est le dieu qui vous délivrera de ma main ? »

16 Sidrac, Misac et Abdénago dirent au roi Nabucodonosor : « Ce n’est pas à nous de te répondre.

17 Si notre Dieu, que nous servons, peut nous délivrer, il nous délivrera de la fournaise de feu ardent et de ta main, ô roi.

18 Et même s’il ne le fait pas, sois-en bien sûr, ô roi : nous ne servirons pas tes dieux, nous n’adorerons pas la statue d’or que tu as érigée. »

19 Alors Nabucodonosor fut rempli de fureur contre Sidrac, Misac et Abdénago, et son visage s’altéra. Il ordonna de chauffer la fournaise sept fois plus qu’à l’ordinaire.

20 Puis il ordonna aux plus vigoureux de ses soldats de ligoter Sidrac, Misac et Abdénago et de les jeter dans la fournaise de feu ardent.

21 Alors, on ligota ces hommes, vêtus de leurs manteaux, de leurs tuniques, de leurs bonnets et de leurs autres vêtements, et on les jeta dans la fournaise de feu ardent.

22 Là-dessus, comme l’ordre du roi était strict et la fournaise extrêmement chauffée, la flamme brûla à mort les hommes qui y portaient Sidrac, Misac et Abdénago.

23 Et ces trois hommes, Sidrac, Misac et Abdénago, tombèrent, ligotés, au milieu de la fournaise de feu ardent.

24 Or ils marchaient au milieu des flammes, ils louaient Dieu et bénissaient le Seigneur.

25 Azarias, debout, priait ainsi ; au milieu du feu, ouvrant la bouche, il dit :

26 « Béni sois-tu, Seigneur, Dieu de nos pères, loué sois-tu, glorifié soit ton nom pour les siècles !

27 Oui, tu es juste en tout ce que tu as fait ! [Toutes tes œuvres sont vraies ; ils sont droits, tes chemins, et tous tes jugements sont vérité.

28 Tes sentences de vérité, tu les as exécutées par tout ce que tu nous as infligé, à nous et à Jérusalem, la ville sainte de nos pères. Avec vérité et justice, tu as infligé tout cela à cause de nos péchés.]

29 Car nous avons péché ; quand nous t’avons quitté, nous avons fait le mal : en tout, nous avons failli. [

30 Nous n’avons pas écouté tes commandements, nous n’avons pas observé ni accompli ce qui nous était commandé pour notre bien.

31 Oui, tout ce que tu nous as infligé, tout ce que tu nous as fait, tu l’as fait par un jugement de vérité.

 

Répons

 

R/br. In te Domine speravi, non confundar in aeternum.

V/ In iustitia tua libera me et eripe me.

V/ Gloria Patri et Filio et Spiitui Sancto.

 

R.br J’espère dans le Seigneur, je ne serai pas confondu pour toujours.

V/ En ta justice, libère-moi et sauve-moi

V/ Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit

 

2ème nocturne

 

Psaume 72

 

Vraiment, que Dieu est bon pour Israël,

pour les hommes au cœur pur !

J’ai bien failli faire un faux pas :

un rien de plus et je glissais.

A force de constater le bonheur des impies,

j’étais plein d’amertume envers ces  arrogants.

Ils échappent à toute contrainte ;

ils sont gras et bien portants.

Ils n’ont pas leur part de la misère humaine ;

à l’inverse des autres rien ne les atteint.

Aussi l’orgueil, comme un collier, les rend tout radieux ;

ils sont drapés dans leur force brutale.

La malice leur sort de la graisse ;

l’artifice leur déborde du cœur.

Ils ricanent et parlent méchamment ;

ils lancent de haut des paroles violentes.

De leur bouche, ils bravent le ciel ;

et sur la terre, leur langue se déchaîne.

Ils disent : « Comment Dieu saurait-il ? 

Comment le Très-Haut aurait-il connaissance ? »

Voilà comme ils sont, ces impies !

Mais toujours bien tranquilles, ils entassent des fortunes.

Aurais-je donc en vain gardé mon cœur pur,

et lavé mes mains en signe d’innocence ?

Tous les jours des malheurs m’atteignent ;

chaque matin m’apporte un châtiment.

Mais si je disais : « Je vais parler comme eux »,

je trahirais la race de tes fils !

Et je réfléchissais, je cherchais à comprendre ;

ce que je voyais me paraissait intolérable.

Mais un jour où j’entrai dans le temple de Dieu

j’en vins à discerner le sort qui les attend.

En vérité, tu mes amènes sur un terrain glissant ;

tu les précipites à la ruine.

Ah ! que soudain leur sort devient affreux !

Les voilà emportés, disparus dans la catastrophe !

Il en est d’eux comme d’un songe au réveil :

sitôt levé, on en méprise les fantômes.

Oui, j’avais le coeur de plus en plus aigri ;

je sentais en moi une souffrance lancinante.

J’étais stupide et ne comprenais rien ;

auprès de toi, je restais comme une bête.

Mais oui, je suis toujours auprès de toi ;

tu m’as saisi par la main.

Selon ton dessein tu me conduis ;

et quelle gloire lorsque tu me prendras !

Qui d’autre aurais-je dans le ciel ?

Avec toi, je suis sans désir sur la terre.

Ma chair et mon cœur peuvent dépérir,

le Seigneur est pour toujours ma part.

Qui s’éloigne de toi, périra ;

tu extermines ceux qui te sont infidèles.

Pour moi, le bonheur c’est d’être auprès de toi ;

dans le Seigneur, j’ai trouvé mon refuge.

 

Psaume 73

 

Pourquoi, Seigneur nous rejeter sans fin,

t’enflammer contre le troupeau de ton pâturage ?

Souviens-toi de ton peuple ! Tu l’adoptas dès l’origine ;

tu le rachetas pour qu’il soit ton bien propre.

Souviens-toi de la montagne de Sion ;

c’est là que tu fixas ta demeure.

Dirige tes pas vers cette ruine à l’abandon !

L’ennemi a tout saccagé dans le lieu saint.

Ils ont poussé des clameurs au milieu de ton temple ;

ils ont mis leurs emblèmes à la place des nôtres.

On les a vu pareils au bûcheron 

qui brandit la cognée au milieu d’un taillis :

à coup de hache, à coup de masse,

ils martelaient toutes les sculptures.

Ils ont livré au feu ton sanctuaire,

jeté à terre et profané la demeure de ton Nom.

Ils se disaient en eux-mêmes : « Ecrasons-les d’un coup ! »

Ils ont brûlé dans le pays tout lieu sacré.

Nous ne voyons plus de signes,

il n’y a plus de prophètes ;

et pour combien de temps ? Nul ne sait parmi nous. 

Combien de temps, Seigneur, 

ces blasphèmes de l’oppresseur ?

L’ennemi pourra-t-il sans fin outrager ton Nom ?

Pourquoi donc ainsi retirer ta main ?

Pourquoi l’empêcher d’intervenir ?

Pourtant, Seigneur, tu es mon roi dès l’origine,

l’auteur de nos victoires dans le pays.

C’est toi, qui de ta main, as divisé la mer ;

tu brisas dans les eaux les têtes des dragons ;

c’est toi qui fracassa les têtes de Léviathan,

les donnant en pâture aux bêtes de la mer.

Tu fis jaillir la source et le torrent ;

tu desséchas des fleuves qui ne pouvaient tarir.

A toi le jour, à toi aussi la nuit ;

c’est toi qui disposas les astres et le soleil.

Tu as fixé les bornes de la terre ;

l’artisan de l’hiver et de l’été, c’est toi.

Rappelle-toi, Seigneur, l’ennemi a blasphémé ;

un peuple insensé outrage ton Nom.

Ne livre pas aux bêtes la vie de ta colombe,

n’oublie pas plus longtemps le sort de tes pauvres !

Lève-toi, Seigneur, défends ta cause !

Rappelle –toi l’insensé et ses blasphèmes continuels !

N’oublie pas les cris de tes adversaires,

cette clameur de l’ennemi qui monte sans arrêt !

 

Lecture patristique

 

SAINT COLOMBAN

 

QUI SCRUTERA LES PROFONDEURS DE DIEU ?

 

Dieu est partout, tout entier, immense. Partout il est proche, selon le témoignage qu'il donne de lui-même : "Je suis, dit-il, un Dieu proche, et non un Dieu lointain". Le Dieu que nous cherchons ne demeure donc pas loin de nous : nous l'avons résidant en nous. Il habite en nous comme l'âme dans le corps, si du moins nous sommes ses membres en bonne santé, si le péché ne les a pas tués. Alors, il habite vraiment en nous, lui qui a dit : "J'habiterai et je marcherai au milieu d'eux". S'il nous fait la grâce d'habiter en nous, nous avons véritablement la vie par lui, comme ses membres vivants. "En lui, dit l'Apôtre, nous avons la vie, le mouvement et l'être".

Mais qui découvrira le Très-Haut dans son être inexprimable et incompréhensible ? Qui scrutera les profondeurs de Dieu ? Qui osera parler de celui qui est à l'origine éternelle de l'univers ? Qui se glorifiera de connaître le Dieu infini qui emplit tout et enveloppe tout, pénètre tout et dépasse tout, embrasse tout et se dérobe à tout, celui que "personne n'a jamais vu" ? Que nul n'ait donc la présomption de sonder l'impénétrable profondeur de Dieu, le quoi, le comment, le pourquoi de son être. Cela ne peut être ni exprimé, ni scruté, ni pénétré. Dieu est simple. Crois simplement, mais avec force, que Dieu est et qu'il sera tel qu'il a été, car Dieu est immuable.

Qui donc est Dieu ? Père, Fils et Esprit Saint, Dieu est un. Ne te demande rien de plus au sujet de Dieu. Que ceux qui veulent savoir le fond des choses concernant Dieu commencent par considérer l'ordre naturel. Le savoir concernant la Trinité est en effet justement comparé à la profondeur de la mer, dont la Sagesse a dit : "Ce qui est très profond, qui peut l'atteindre ?" Comme le fond des mers est invisible aux regards des hommes, ainsi la divine Trinité demeure insaisissable à la compréhension humaine. C'est pourquoi, si quelqu'un veut comprendre ce qu'il doit croire, qu'il ne s'imagine pas pouvoir le faire davantage par des raisonnements que par la foi ; car la sagesse divine ainsi recherchée se retirera plus loin encore.

Recherche donc la suprême connaissance, non en discutant sur des mots, mais en menant une vie parfaite ; non par la langue, mais par la foi qui jaillit d'un cœur simple et n'est pas le résultat des conjectures d'une savante impiété ! Si tu cherches l'ineffable par des raisonnements, il s'éloignera davantage de toi. Si tu le cherches par la foi, la sagesse se tiendra là où elle demeure : à ta porte ; et où elle se tient, elle peut être vue, bien que ce ne soit qu'en partie. En toute vérité, elle est atteinte dès l'instant où l'on croit que l'invisible est incompréhensible. Car le Dieu invisible doit être vu tel qu'il est, bien qu'un cœur pur puisse le voir, en partie. Que l'amour que nous avons pour lui nous inspire le silence sur un sujet trop grand à exprimer : la connaissance d'un Dieu inscrutable et inénarrable. Dieu est seul à connaître ce qu'il est et sa grandeur. Mais puisqu'il est notre Dieu, bien qu'il nous soit invisible, frappons pourtant à sa porte, frappons souvent !

 

Instruction sur la foi – PG 80, col. 231-232.

 

Oraison

 

Seigneur notre Dieu, nous t’en prions,
accorde-nous la joie de t’appartenir sans réserve,/
car c’est un bonheur durable et profond /

de servir constamment le créateur de tout bien.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur, +

qui vit et règne avec toi dans l’unité du Saint-Esprit, /
Dieu, pour les siècles des siècles.

​

Conclusion de l’Heure

 

Bénissons le Seigneur

Nous rendons grâce à Dieu

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