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Office des Vigiles

17 septembre, Mardi de la 24ème semaine du Temps Ordinaire 

(la veille au soir)

​​​​

Introduction 

 

V/ Dieu viens à mon aide

R/ Seigneur à notre secours.

 

Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit

pour les siècles des siècles. Amen. Alléluia (il n’y a pas d’alléluia en Carême)

​

Hymne

 

Ad preces nostras deitatis aures*

Deus inclina pietate sola:

Supplicum vota suscipe precamur

famuli tui.

 

Ô Dieu, incline ton oreille attentive,

par pure grâce, écoute notre prière,

Reçois nos demandes, nous t’en prions

nous, tes serviteurs.

 

Respice clemens solio de sancto.

Vultu sereno lampades illustra:

Lumine tuo tenebras depelle

pectore cunetas.

 

Regarde-nous depuis ton trône, aux cieux

Tourne vers nous, Dieu, ton visage de paix

Allume ta lumière divine en nos coeurs,

hors de toute nuit.

 

Crimina laxa pietate multa

ablue sordes, vincula disrumpe:

Parce peccatis, releva jacentes

dextera tua.

 

Dans ta grande bonté, pardonne nos fautes,

Lave toute souillure et brise nos chaînes,

Efface nos fautes et remets nous debout,

Nous sommes tombés.

 

Gloria Deo sit aeterno Patri,

Sit tibi semper genitoris nate:

Cum quo aequalis Spiritus per cuncta,

Saecula regnat. Amen.

 

Gloire soit à Dieu, notre Père éternel

et gloire à son Fils, lui, l’unique engendré

Gloire à l’Esprit Saint égal en majesté

sans fin, pour les siècles. Amen.

 

 

1er nocturne

 

 

Psaume 96 (h 97)

 

Le Seigneur est roi. - Que la terre exulte ! 

jusqu'au-delà des mers : joie dans toutes les îles !

Ténèbre et nuée l'environnent ;

Justice et Droit sont l'appui de son trône.

Un feu devant lui s'avance,

un feu qui brûle autour de lui ses adversaires.

Ses éclairs illuminent le monde ; 

la terre, à cette vue, frémit.

Les montagnes ont fondu comme cire, 

devant le Maître de toute la terre.

Les cieux proclament sa justice ; 

tous les peuples voient sa gloire.

Honte aux adorateurs des idoles, †

eux qui se vantent de leurs faux dieux ! * 

Prosternez-vous devant lui, tous les dieux !

A l’annonce de tes jugements, Seigneur,

Sion exulte de joie,*

les villes de Juda tressaillent d'allégresse.

Oui, tu es le Très-Haut, †

tu domines sur toute la terre, *

tu surpasses infiniment tous les dieux.

Le Seigneur aime qui déteste le mal ; † 

il préserve la vie de ses fidèles ; 

il les arrache au pouvoir des impies.

La lumière se lève pour le juste,

la joie pour les hommes au coeur droit.

Réjouissez-vous, les justes, dans le Seigneur ! 

Rendez grâce en célébrant son Nom très saint !

 

 

PSAUME 78

 

Seigneur, les païens ont envahi ton domaine,   

ils ont profané ton saint temple,   

ils ont fait de Jérusalem un monceau de ruines.

Ils ont livré les cadavres de tes serviteurs     

en pâture aux oiseaux du ciel, *    

la chair de tes fidèles aux bêtes de la terre.

Ils ont fait couler le sang comme de l’eau    

tout autour de Jérusalem, *     

et pour les morts, pas de sépulture !

Nous sommes en butte aux insultes de nos voisins,    

aux moqueries de notre entourage.

Combien de temps, Seigneur, durera ta colère     

et brûlera le feu de ta jalousie ?

Tourne ta fureur conte les païens qui ne t’ont pas connu,   

contre les royaumes qui n’invoquent pas ton Nom ;    

car ils ont dévoré Jacob    

et ravagé son territoire. 

Ne nous tiens pas rigueur des anciennes fautes ;   

que ta miséricorde nous vienne vite en aide ! *

Notre misère est à son comble.

Au secours, Dieu notre sauveur,    

pour la gloire de ton Nom !

Pardonne nos péchés, Seigneur,  

et délivre-nous par égard pour ton Nom !

Pourquoi laisser dire aux païens :

« Où donc est-il leur Dieu ? »

Que sous nos yeux les païens subissent la vengeance     

pour le sang de tes serviteurs qu’ils ont répandu.

Que devant toi parvienne la plainte des captifs ;  

par la force de ton bras libère ceux que guette la mort !

Règle leur compte à nos voisins, sept fois plus ;  

rends-leur l’outrage qu’ils t’ont fait , Seigneur !

Et nous, ton peuple, le troupeau que tu conduis,  

nous te rendrons grâce toujours et à jamais, *  

d’ âge en âge nous publierons ta louange.

​

PSAUME 79

​

Prête l’oreille, berger d’Israël,   

conduis Joseph : il est ton troupeau.

Toi qui siège sur les chérubins,   

resplendis devant Ephraïm, Benjamin et Manassé !

Ranime ta vaillance    

et viens pour nous sauver !

Seigneur Sabaoth, fais-nous revenir,    

fais rayonner ta Face et nous serons sauvés !

Combien durera ta colère, Seigneur Sabaoth ?

Pourquoi t’enflammer contre ton peuple en prière ?

Tu l’as rassasié de ses pleurs ;       

tu l’as abreuvé de larmes sans mesure.

Tu fais de nous la proie que se disputent nos voisins ; 

nos ennemis se moquent de nous.

Seigneur Sabaoth, fais-nous revenir,            

fais rayonner ta Face et nous serons sauvés !

Cette vigne emportée hors d’Egypte,      

tu as chassé des nations pour la planter.

Tu préparas le terrain devant elle ;   

elle poussa des racines et remplit le pays ;

Elle couvrit les montagnes de son ombre   

et de ses pampres les cèdres géants.

Elle étendit ses sarments jusqu’à la mer    

et ses rejets jusqu’au grand fleuve.

Pourquoi donc as-tu démoli ses clôtures ?  

tous les passants viennent la piller :    

Le sanglier des forêts la saccage ;     

les animaux des champs vont y chercher pâture.

Seigneur Sabaoth, reviens, de grâce !

Du haut du ciel regarde et vois !

Reviens, visiter cette vigne,  

remets en état ce que ta droite a planté !

Ces gens qui l’ont brûlée comme une ordure,  

qu’ils périssent devant ta Face !

Que ta main soit posée sur l’homme de ta droite,  

le fils d’Adam que tu t’es choisi pour le rendre fort !

Nous n’irons jamais nous écarter de toi :   

rends-nous la vie pour invoquer ton Nom !

Seigneur Sabaoth, fais-nous revenir,

fais rayonner ta Face et nous serons sauvés.

 

PSAUME 81

 

Le Seigneur préside le conseil divin;   

entouré des dieux, il juge :

“ Combien de temps jugerez-vous sans équité,   

favorisant la cause des impies?

Faites droit au faible, à l’orphelin !    

au miséreux, à l’indigent  rendez justice !

Libérez le faible et le pauvre !

De la main des impies délivrez-les”

Sans rien comprendre, ils marchent dans les ténèbres;  

et les assises de la terre sont ébranlées;

Je m’étais dit :”Vous êtes des dieux;   

vous êtes tous des fils du Très-Haut.”

Mais non ! Vous mourrez comme les autres hommes;   

vous aussi, princes, vous tomberez tous.

Lève-toi, Seigneur, et gouverne la terre !

Car c’est  toi le maître de toutes les nations.

 

 

Lecture biblique

Esther 4, 9-16

 

Hatak revint et rapporta à Esther les paroles de Mardochée.

10 Elle ordonna à Hatak de lui répondre :

11 « Tous les serviteurs du roi et les habitants des provinces royales savent bien que, pour quiconque, homme ou femme, qui se rend auprès du roi dans la cour intérieure sans avoir été convoqué, il n’y a qu’une seule loi : la mort. Sauf celui auquel le roi tend son sceptre d’or : il a la vie sauve. Moi-même, cela fait trente jours que je n’ai pas été convoquée chez le roi. »

12 Les paroles d’Esther furent transmises à Mardochée

13 qui lui fit répondre à son tour : « Ne t’imagine pas que, parce que tu es dans la maison du roi, tu en réchapperas, seule parmi les Juifs.

14 Car si tu persistes à te taire aujourd’hui, c’est d’un autre lieu que viendront pour les Juifs soulagement et délivrance, et toi et la maison de ton père, vous périrez. Qui sait si ce n’est pas en vue d’une circonstance comme celle-ci que tu as accédé à la royauté ? »

15 Esther fit répondre à Mardochée :

16 « Va, rassemble tous les Juifs qui se trouvent à Suse. Jeûnez pour moi, ne mangez pas, ne buvez pas pendant trois jours, nuit et jour. Moi, je jeûnerai aussi avec mes servantes. C’est alors que j’irai chez le roi, en dépit de la loi, et s’il faut périr, je périrai. »

 

Répons

 

R/br : Quam dilecta tabernáculo tua, Domine virtutum.

V/ Concupiscit et deficit anima mea in atria Domini.

V/ Gloria Patri et Filio et Spiritui sancto.

 

R/ br : De quel amour sont aimées tes demeures, Seigneur, Dieu de l'univers !

V/ Mon âme s'épuise à désirer les parvis du Seigneur 

V/ Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit

 

2ème nocturne

​

PSAUME 82

​

Seigneur, ne t’accorde pas de répit ;  

plus de repos, plus de silence, ô mon Dieu !

Vois donc tes ennemis qui s’agitent, 

tes adversaires qui relèvent la tête !

Contre ton peuple ils trament un complot ;  

  ils conspirent contre les tiens :

« Allons ! supprimons leur nation  

et qu’on oublie jusqu’au nom d’Israël ! »

Dans leur conspiration ils se sont mis d’accord ;          

contre toi ils ont fait une alliance,         

les habitants d’Edom et de Moab,    

les Ismaélites et les enfants d’Agar,

Guébal, Ammôn, Amalec,             

la Philistie avec les gens de Tyr ;    

même Assour s‘est joint à eux,   

il a prêté main forte aux fils de Loth.

Traite-les comme Sisséra,    

comme Yabîn au torrent de Quichôn,      

comme les Madianites, exterminés à En-dor :      

ils sont restés à terre, comme engrais sur le sol.  

Leurs chefs, rends-les pareils à Oreb et à Zeb,       

  tous leurs princes, comme Zéba et Salmouna !   

N’ont-ils pas dit : « A nous ce pays !

Emparons-nous du territoire de leur Dieu ! » 

Mon Dieu ! fais de ces gens comme un tourbillon de poussière,     

comme de la paille quand le vent se lève !

Agis comme un feu dévorant la forêt,    

comme la flamme qui embrase les montagnes ;

Oui, chasse-les par un vent de tempête     

et que ton ouragan les épouvante !

Couvre de confusion leurs visages,    

qu’ils en viennent, Seigneur, à implorer ton Nom !

Sur eux le déshonneur et l’épouvante pour toujours ;    

remplis de honte, qu’ils disparaissent !

Ils sauront alors que ton Nom est Seigneur,   

toi seul, le Très-Haut sur toute la terre.

 

Psaume 83 (h 84)

​

De quel amour j'aime ta demeure, 

ô Seigneur Sabaoth !

Mon âme languissait de désir 

pour les parvis du Seigneur.

Mon coeur et ma chair crient de joie 

vers le Dieu vivant.

L'oiseau lui-même y trouve un gîte 

et l'hirondelle un nid :

C'est là qu'ils abritent leur couvée, † 

auprès de ton autel, *

Seigneur Sabaoth, mon roi et mon Dieu !

Heureux les habitants de ta maison : 

sans cesse ils peuvent te chanter.

Heureux ceux qui puisent leur force en toi ; 

ils ont à coeur les pèlerinages.

En passant par le val de la soif, †

ils pourront y trouver des sources, *

car ils seront bénis d'une pluie précoce.

Leur ardeur s'accroît tandis qu'ils cheminent 

pour se présenter devant Dieu à Sion.

Seigneur Sabaoth, écoute ma prière ; 

prête l'oreille, Dieu de Jacob !

Regarde, Seigneur, toi, notre bouclier ; 

tourne les yeux vers ton messie !

Mieux vaut un jour dans tes parvis 

plutôt que mille en ma demeure ;

me tenir sur le seuil de la maison de mon Dieu 

plutôt que d'habiter sous ma tente.

Le Seigneur est rempart et bouclier ; 

il donne grâce et gloire ;

à ceux qui marchent sans reproche 

le Seigneur ne refuse aucun bien.

Seigneur Sabaoth,

heureux l'homme qui se fie en toi !

 

Lecture « patristique »

 

ANDRÉ BARUCQ

LE LIVRE D’ESTHER

 

Du livre d’Esther se dégage le sentiment d’une foi confiante. Malgré le caractère religieusement neutre de ce texte, il est évident que l’auteur est convaincu de l’action incessante de Dieu en faveur de son peuple.

Jamais nommé, Dieu mène tous les événements du drame et les auteurs le savent. Si Mardochée est parvenu à un poste important, c’est en tant que juif, membre du peuple de Dieu. Le lecteur pense tout naturellement à la providence de Yahvé envers Joseph et Daniel. Il en est de même pour Esther. Son accession au trône royal a un sens : c’est ainsi que s’accompliront les desseins miséricordieux de Dieu sur son peuple. Le jeûne d’Esther et de ses suivantes, la pénitence publique de Mardochée sont peut-être des marques de douleur, mais ils visent aussi à se rendre Dieu favorable.

Mardochée affiche une confiance invincible dans le salut de son peuple, alors même que la reine se déroberait à toute démarche. Comme tout bon Juif, il a une conception très religieuse de la rétribution morale. En face de lui, le juste, le serviteur intègre, désintéressé, loyal, se dresse Aman, intrigant, fat, susceptible, cruel. En bonne logique le juste doit triompher du méchant. Qui donc opérera le renversement sinon Dieu ? L’auteur tait le nom divin, mais il suppose toujours Dieu en pleine action, conformément à la foi d’Israël. N’est-ce pas Lui qui a délivré Daniel des mains de ses accusateurs ?

S’il était besoin d’une apologétique au livre d’Esther, n’aurait-elle pas à expliquer la complaisance un peu trop affichée en une vengeance bien cruelle et bien passionnée ? C’est beaucoup de sang demandé par la plus sympathique des reines, puis effectivement versé, pour un pogrom demeuré à l’état de projet. Ne suffisait-il pas à Esther de demander le retrait de l’édit persécuteur ? Mais dans le livre d’Esther, l’outrance même de la situation et l’emphase du récit se chargent de désarmer notre scandale. Le but de l’auteur était d’illustrer le thème du retournement des situations en faveur des opprimés, et rien de plus. Il fallait donc bien que le dessein perpétré par Aman et ses partisans retombe sur leurs têtes. Jésus n’était pas encore venu, et les Juifs, prompts à confondre sans discernement les intérêts de Dieu et les leurs, ne s’étaient pas encore entendu dire : “Vous ne savez pas de quel esprit vous êtes”.

 

Oraison

 

Dieu créateur et maître de tout, +
pose sur nous ton regard, *
et pour que nous ressentions l’effet de ton pardon, /
accorde-nous de te servir avec un cœur sans partage.

Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur, +
qui vit et règne avec toi dans l’unité du Saint-Esprit, /
Dieu, pour les siècles des siècles.

 

Conclusion

 

Bénissons le Seigneur

Nous rendons grâce à Dieu

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